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REIN ne va plus!


Le 10 mars est la journée mondiale du rein, venant ponctuer la semaine nationale du rein qui a lieu du 5 mars au 12 mars cette année. C'est un organe qui me tient particulièrement à cœur car je suis certains d'entre vous, à l'hôpital en particulier, atteints de maladie rénale chronique, ayant donc des reins qui fonctionnent anormalement et filtrent moins efficacement le sang qu'ils ne le devraient.


Les reins sont des organes bien plus nobles qu'on ne pourrait le penser. Déjà car ils débarrassent notre corps des déchets issus des réactions métaboliques, des toxiques/toxines, et des molécules "en trop". De plus, car ils sont fortement impliqués dans le maintien d'une pression artérielle - c'est un peu notre baromètre qui se charge de réajuster si une tension n'est pas adéquate ou si le pH sanguin est trop acide ou trop basique. Ils permettent en outre l'absorption du calcium agissant sur la production de vitamine D et la production de globules rouges par la stimulation via l'EPO. On dit qu'ils jouent un rôle très important dans l'homéostasie, c'est-à-dire dans le maintien et l'équilibre de constantes nécessaires à la vie et à la bonne santé (eau dans notre organisme, sels minéraux, tension artérielle, pH...) dans des valeurs considérées comme la norme.


La maladie rénale chronique - et l'insuffisance rénale en particulier - est une maladie qui peut être longtemps silencieuse, rendant parfois le diagnostic compliqué. Elle peut avoir des causes diverses et donc toucher de nombreuses personnes sans prédisposition génétique (elle est très souvent en lien avec un hypertension, un diabète ou une maladie génétique telle que la polykystose). C'est loin d'être une maladie rare puisque, selon le rapport REIN 2018, 1 français sur 10 a une atteinte rénale, et près de 11 000 personnes par an sont atteintes au stade terminal nécessitant un traitement de suppléance (dialyse ou transplantation). 49 000 patients sont pris en charge en dialyse, 40 000 patients vivent avec un greffon (suite à une transplantation) et 15 000 sont sur liste d'attente pour la transplantation. 6 millions de personnes dans le monde sont aujourd'hui atteintes de maladie rénale...sans le savoir! 1/3 des patients diagnostiqués le sont au stade terminal de la maladie, ce qui pourrait être évité avec un dépistage massif et précoce. Et les chiffres ne font que progresser... +4% chaque année!


Concrètement, quoi faire du côté de l'alimentation? :

- en prévention : évidemment qu'une alimentation variée et équilibrée aura toute sa place (tous les aliments ont leur place sans exception), en privilégiant le fait maison au maximum pour limiter notre consommation de sel (sa consommation en excès pourrait favoriser une hypertension artérielle et à terme, la survenue d'une insuffisance rénale). L'arrêt du tabac est également fortement recommandé. Pour les patients diabétiques, pour qui l'insuffisance rénale peut être une complication, il sera important de veiller à l'équilibre du diabète. Et par dessus tout, une hydratation suffisante (1,5L/jour au moins) pour faciliter leur travail au quotidien

- en traitement: car l'alimentation prend part au traitement en cas de maladies rénales, il est nécessaire d'être accompagné.e par des professionnels de santé (médecin généraliste, néphrologues, endocrinologues, cardiologues et diététicien.ne.s évidemment). Des conseils qui seront adaptés à vos habitudes et à vos résultats biologiques, viseront en particulier l'équilibre alimentaire, les apports hydriques, le sel, les protéines, le potassium et/ou le phosphore. Une alimentation adéquate a toute sa place pour réduire le risque de complications et pour ralentir la progression de la maladie rénale.



N'attendez plus, prenez soin dès aujourd'hui de vos reins pour leur santé demain!

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